Portrait grand donateur : Nelly Kieffer

Bandeau d'illustration de l'article de Nelly Kieffer

Nelly Kieffer, itinéraire d’une chercheuse et mécène.

Toute de simplicité et de douceur au téléphone, Nelly Kieffer le dit avec franchise, elle a eu une belle vie  scientifique grâce au CNRS. Une carrière internationale, en France, aux USA, en Chine et au  Luxembourg. Sa reconnaissance et son attachement au CNRS la conduisent aujourd’hui à un acte de  très grande générosité au bénéfice de la Fondation CNRS pour soutenir la recherche menée dans cette institution prestigieuse.

Née au Luxembourg le 20 juillet 1950, Nelly Kieffer obtient un Diplôme de Biologie Médicale, IES, à  Genève, Suisse en 1971. Elle commence sa carrière au Laboratoire d’Hématologie de l’Hôpital Cantonal  de Genève puis au Laboratoire d’Hématologie de l’Hôtel-Dieu à Paris (1972-1973).

Elle prend alors une  première fois le chemin de l’Asie en rejoignant le Centre de Transfusion Sanguine de la Croix-Rouge  Chinoise à Taiwan de 1973 à 1975. Elle revient au Luxembourg en 1975 pour travailler au Service  d’Immunologie du Laboratoire National de Santé puis au Laboratoire d’Hématologie du Centre  Hospitalier de Luxembourg (1976-1979).

Son goût pour l’Asie, la conduit à préparer en parallèle un Diplôme Supérieur de langue et civilisation  Chinoise à l’INALCO, Université Paris III, en 1976.

Etudiante en doctorat au Laboratoire du Professeur Jacques CAEN, U150 INSERM à Paris (1980 – 1984),  elle obtient simultanément en 1981, une Maîtrise de Biochimie et un DES en hématologie à l’Université  Paris 7. En 1982, elle obtient un diplôme d’Etudes et de Recherche en Biologie Humaine en  hématologie, option biochimie et physiologie de l’hémostase, à l’Université Paris 7. Elle prépare sa  thèse et obtient son Doctorat d’Etat en Biologie Humaine de l’Université Paris 7 en 1984.

Elle réussit alors le concours de chargée de recherche de 1ère classe et commence sa carrière au CNRS  au sein du Laboratoire du Professeur Jean ROSA, INSERM U91/CNRS 607 à l’Hôpital Henri Mondor de  Créteil (1984-1988).

L’aventure américaine de 1988 à 1990 la conduit à être « Visiting Scientist » au Laboratoire du Dr David PHILLIPS à l’Université de Californie à San Francisco. Elle participe alors à la création de l’entreprise  COR Therapeutics Inc. L’entreprise mène des travaux de recherche et développe des agents  thérapeutiques pour le traitement des maladies cardiovasculaires sévères, notamment pour la  prévention des embolies avec des anti-thrombotiques. Cotée au NASDAQ, cette société a ensuite été  rachetée par Millenium Pharmaceuticals.

Promue Directrice de Recherche en 1990, elle revient au Laboratoire du Professeur Jean ROSA, à  l’Hôpital Henri Mondor de Créteil avant de devenir, en 1992, Directrice du Centre de Recherche Public Santé (CRP-Santé) lié au CNRS et à l’Université du Luxembourg, poste occupé jusqu’en 2006. La  politique de recherche du CRP-Santé était très novatrice à l’époque en s’inscrivant déjà au carrefour  de trois préoccupations majeures : l’excellence scientifique, la demande sociale et la capacité des  partenaires à valoriser leurs innovations.

Pendant de nombreuses années, depuis sa nomination en 1992, elle siège au Comité National de la  Recherche Scientifique, membre du bureau de la section « Thérapeutique et médicaments : concepts  et moyens » en 2000. Son influence dans les évaluations est remarquable de par ses compétences  scientifiques et surtout par le ton qu’elle donne aux débats : rigueur, culture scientifique, neutralité,  immense respect dans les débats qu’elle mène de manière directe et toujours pertinente.

Grande spécialiste des plaquettes sanguines et des intégrines, elle publie des travaux majeurs dans ce  domaine et notamment sur la taline, une protéine multifonctionnelle importante dans la connexion  des intégrines au cytosquelette des cellules.

C’est alors que l’attirance ancienne pour l’Asie la conduit à devenir Chercheur au Pôle Sino-Français de  recherche en sciences du vivant et en génomique à l’Hôpital Ruijin de Shanghai, affilié à la Faculté de  Médecine de la prestigieuse Université Jiatong à Shanghai de 2007 à 2012. Elle travaille alors dans  l’équipe traitant les maladies génétiques de l’hémostase.

C’est à Luxembourg que Nelly Kieffer vit désormais, en retraite, et organise avec lucidité et dignité,  face à la maladie, sa succession en pensant à ses héritiers familiaux, mais sans oublier le CNRS,  Institution qui lui est si chère.

Merci, Madame Kieffer, pour votre carrière et votre généreux soutien aux  travaux de recherche de vos successeurs au CNRS !

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