L’océan couvre plus de 70 % de la surface de la planète, absorbe une large part du CO₂ émis par les activités humaines, et régule la température terrestre. Pourtant, il demeure un espace vulnérable.
Dans un entretien accordé à Sciences et Avenir, la biologiste Françoise Gaill, directrice de recherche émérite au CNRS et Fondatrice de l’Ocean Sustainabilty Foundation sous égide de la Fondation CNRS, alerte sur l’urgence de préserver l’océan, dernier grand espace naturel encore peu protégé.
Spécialiste des écosystèmes marins profonds, elle a consacré sa carrière à mieux comprendre et défendre cet environnement essentiel au climat et à la biodiversité. Son engagement a contribué à faire reconnaître l’océan comme un acteur clé dans l’Accord de Paris (COP21, 2015), et à fédérer la communauté scientifique autour de la plateforme Océan et Climat, puis de l’IPOS (International Panel for Ocean Sustainability).
L’IPOS propose de fournir aux États des recommandations adaptées à leurs contextes grâce à Ocean GPT, un outil d’intelligence artificielle qui analyse plus de 800 000 données marines.
À l’occasion de l’UNOC 2025 à Nice, ce nouvel outil a été officiellement lancé. Il vise à répondre à des enjeux majeurs soulignés par Françoise Gaill :
- l’urgence d’un moratoire sur l’exploitation des grands fonds,
- le besoin de vraies aires marines protégées, dotées de moyens,
- et le potentiel immense de la biodiversité marine, encore largement méconnu.
Elle souligne par ailleurs sur le potentiel des ressources génétiques marines. Les recherches sur l’ADN environnemental et la biodiversité des abysses ouvrent des perspectives prometteuses pour la santé. C’est le cas des vers extrêmophiles Alvinella pompejana, dont une molécule antimicrobienne, l’alvinellacine, est aujourd’hui testée comme antibiotique.
La Fondation CNRS soutient cet engagement en faveur d’une science mobilisée pour les océans, au service de la durabilité.
